Kadhy Bomou : l’artiste militante et innovatrice qui réinvente la culture ivoirienne
Kadhy Bomou, véritable pionnière et militante des arts vivants en Côte d'Ivoire, incarne l'engagement et l'innovation avec une passion indéfectible. Sous son nom de plume Karidja BOMOU, elle se distingue par une œuvre littéraire riche et variée, reflet de son combat incessant pour l'émancipation culturelle et artistique.
Professeure de français et directrice artistique de la Compagnie Nationale de Théâtre et de Danse (CNTD) au Centre National des Arts et de la Culture (CNAC) à Abidjan, Kadhy est bien plus qu'une multitâche accomplie. Elle est une véritable architecte culturelle, sculptant avec dévouement et audace le paysage artistique de son pays. Son père, danseur, guitariste, comédien et metteur en scène, l'a inspirée dès son plus jeune âge, lui léguant un amour profond pour les arts vivants et une détermination à faire bouger les lignes.
« L’écriture m’apaise et me permet de m’évader et me retrouver dans un monde sans interdit, sans tabou, un monde où tout est possible », confie-t-elle. Ses œuvres, comme « Dans le silence de mes diplômes » et « Les larves de mon cœur », ne sont pas seulement des créations artistiques, mais des manifestes pour une société plus ouverte, plus juste, où la voix de chacun peut être entendue. Kadhy utilise sa plume comme une arme, un outil de changement social et culturel.
Dès son enfance, inspirée par les récits enflammés de son père, Kadhy écrit son premier poème, « À ma mère », en classe de 5ème. Ce poème, publié dans le magazine AMINA, marque le début d’un engagement littéraire et militant. Adolescente, elle trouve dans l’écriture un moyen de recréer les moments magiques de son enfance et de contester les normes établies. Elle écrit des poèmes et des sketchs, les lisant et les jouant avec ses amis et ses frères, semant ainsi les graines de son futur combat pour les arts.
Au cours de sa carrière, Kadhy devient une figure emblématique et influente des arts vivants en Côte d’Ivoire. Dans chaque établissement scolaire où elle enseigne, elle crée et anime des troupes de théâtre et de danse, utilisant l'art comme vecteur d'éducation et de transformation sociale. En 2009, elle fonde le festival FEMYCE en hommage à Marcelin Yacé, démontrant une fois de plus son engagement envers la promotion des jeunes artistes et la diversité culturelle.
Son héritage artistique, transmis par son père, se manifeste à travers des actions concrètes et novatrices. Les tournées théâtrales de son enfance, les spectacles improvisés dans les villages, sont autant de moments qui forgent son militantisme et son désir de démocratiser l'accès à la culture. À l’École Normale Supérieure, elle s'engage dans l'Atelier de Recherche et d’Esthétique Théâtrale Negro Africaine (ARETNA), renforçant ainsi sa conviction que l'art doit être un espace de résistance et d'innovation.
Kadhy Bomou est une visionnaire, une militante infatigable, une innovatrice qui utilise l'art et l'écriture pour transformer la société. Son parcours est une déclaration d'amour aux arts et à la culture, une lutte incessante pour l'émancipation et la justice. À travers ses œuvres et ses actions, elle inspire une nouvelle génération à rêver et à créer un monde meilleur. Son empreinte est indélébile, son engagement est une lumière guidant les pas de ceux qui aspirent à un avenir plus lumineux et inclusif.
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